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Anorexie du nourrisson
La question posée par Lilas:
"Bonjour Virginie,
Il y a un point qui m'ennuie ... J'ai bien compris que l'anorexie était l'expression d'un trouble dans le lien entre parent-enfant, l'enfant qui se sent mal-aimé mais comment expliquer ces enfants qui ont des troubles alimentaires tout petits déjà alors qu'ils sont affectionnés par leurs parents?"
Bonjour Lilas,
Pour répondre vite à une question claire.
Disons que le “tout petit” peut recevoir un amour véritable, mais que cet amour peut néanmoins être pathologique, c’est-à-dire chargée de passion. Et de ce fait “trop lourd” à vivre, trop complexe ou douloureux à recevoir, impossible pour un tout jeune organisme à “assimiler”.
L’amour maternel étant contrarié, dans certaines circonstances, par des phénomènes de transmission inconsciente dus à des accidents ou des traumatismes qui l’auront marquée elle ou sa lignée.
Il en va de même du côté du père, qui souvent n’arrive pas à assumer sa paternité pour des motifs plus ou moins conscients, plus ou moins là aussi subjectifs.
L’alimentation est l’acte symbolique qui relie au monde et qui marque l’acceptation de la vie telle qu’elle nous est proposée dans un premier temps. Mais ce qui se transmet à travers cet acte est au-delà de ce qui se voit (ou se rêve). Et l’amour – apparent des parents - cache parfois les plus grands tourments.
Ce n’est pas pour rien que l’enfant “trie” par la suite. Je veux bien ce qui est bon, mais ne peut (en l’instant présent) assimiler certains sentiments qui passent et se repassent (au fil des générations, ou de parents à enfant) à travers la nourriture.
C’est pourquoi essayer d’entendre ce que l’enfant dit, ce qu’il refuse, même nourrisson, (sans se sentir refusé dans sa totalité en tant que mère ou père) peut lui permettre de se nourrir et parvenir à accepter - quand même - l’amour qui passe - quand même – (c’est exprès que je marque cette répétition!) sans lequel aucune vie humaine ne me semble possible.
D’autre part, se sentir ou ne pas se sentir aimé est une question de subjectivité.
Enfin, le fait que vous ayez employé le terme “affectionnés” n’est sans doute pas anodin. L’amour est à discerner de l’affection. Celle-ci en effet signifie à la fois (comme je le rappelle dans mon livre Face à l’anorexie, le visible et l’invisible) un “sentiment tendre qui attache une personne à une autre”, mais aussi un “état affectif, état psychique accompagné de plaisir ou de douleur”, et en même temps un “processus morbide considéré dans ses manifestations actuelles plutôt que dans ses causes” . (Les définitions entre guillemets correspondent à celles données par le Petit Robert)
Ne parle-t-on d’ailleurs d’affection chronique pour décrire certaines maladies qui reviennent régulièrement?
Vous voyez les différents sens que peut revêtir ce terme, et les multiples interprétations auxquelles il peut donner lieu!
Ainsi les bébés sont-ils nourris aussi de toutes sortes de fantasmes et de “marques d’affection”. Et leur naissance provoque-t-elle des reviviscences pénibles chez père ou mère. Ou l’apparition et la réapparition de “fantômes” qui hantent les lignées parentales. Et la nourriture qui leur est présentée pourra provoquer chez eux amertume, effroi ou dégoût.
Disons que l’enfant, quel que soit son âge, à la faveur de certaines épreuves, peut ne pas se sentir suffisamment bien aimé pour se nourrir, comme on attend de lui qu’il se nourrisse.
Si la question vous intéresse, je la développe dans le livre cité plus haut : “Face à l’anorexie, le visible et l’invisible” paru en octobre 2006 aux éditions Eyrolles.
Vous en avez un aperçu sur :
Et sur
Face à l’anorexie, le visible et l’invisible, en ligne
Bien cordialement,
Virginie Megglé
06 16 70 88 01
P.S. Si vous êtes sur Paris, deux conférences sont prévues en Mars 2007.
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