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Nos charlatans, suite

Le 22/01/04 12:49
Jean-Paul Kornobis nous informe de ce qu'il advient de la pétition "noscharlatans" et de la réaction de Patrice Maniglier et Marcela Iacub au vote du Sénat le 19 de l'amendement Giraud.


Nous vous remercions pour votre signature de la pétition noscharlatans@yahoo.fr . Cette pétition qui avait déjà recueilli plus de 460 signatures a été adressée par mail à chacun des 321 sénateurs le 5 janvier 2004.
Également remise directement aux sénateurs et députés qui ont pu être rencontrés avant le 5 janvier, ainsi qu'à Monsieur Debré et à Monsieur Chirac, cette pétition a contribué au vaste mouvement de résistance contre l'amendement Accoyer, qui doit se poursuivre maintenant contre l'amendement Mattéi. En effet, le 19 janvier 2004, un amendement dit "Mattéi", réglementant le titre de psychothérapeute en le renvoyant à d'arbitraires décrets et en faisant comme si les psychanalystes n'étaient pas concernés pour mieux diviser les opposants, a été voté au Sénat après un débat mouvementé qu'on peut consulter sur http://www.senat.fr . Il doit refaire la navette avec l'Assemblée Nationale donc rien n'est encore joué (l'amendement 363 est devenu l'article 18 quater).




Voici le point de vue de Patrice Maniglier et de Marcela Iacub.

"Un amendement réglementant le titre de psychothérapeute vient donc d'être voté. Ce texte appelle selon nous deux commentaires. D'abord nous devons nous réjouir d'avoir obligé le gouvernement à modifier sa position initiale. On ne peut donc que constater l'importance de mobilisations comme celle à laquelle nous avons participé ensemble, alors que l'opposition politique, trop occupée sans doute à ne pas traiter non plus les "grands sujets", avait voté la première version de l'amendement. Cependant force est de constater que ce texte, s'il répond à certaines des inquiétudes concrètes des psychanalystes quant à ce qui leur sera exigée en matière de formation pour continuer à exercer, ne répond aucunement aux nôtres. Sur le fond, il confirme au contraire la mise sous tutelle de l'État des psychothérapies et transforme même les associations psychanalytiques en relais de cette politique. Sur la forme, il témoigne de l'invraisemblable négligence du gouvernement français dans l'approche des problèmes de santé mentale, réglés dans cette affaire de bout en bout sous la pression de lobbies professionnels, au mépris le plus total de ceux qui s'engagent volontairement dans une démarche "psychothérapeutique". Or c'est à ce titre que la pétition a été écrite et signée. Cela est de très mauvais augure pour la réforme de la politique de santé mentale qui s'annonce. Nous n'avons constaté qu'impatience et arrogance devant la revendication d'avoir un débat véritablement citoyen sur des problèmes et des pratiques qui concernent des millions de français, et notamment sur le statut de ce qu'on appelle "souffrance psychique". La cause semble être entendue: l'affaire est médicale, au mieux reconnaîtra-t-on que les psychanalystes qui savent mobiliser leurs réseaux ont bien quelque chose à voir avec des médecins, ne serait-ce que parce qu'ils ont, tout comme eux, l'oreille de ministre de la santé. Nous vous remercions cependant très chaleureusement pour avoir tenté, avec nous, d'infléchir ce débat en un sens un peu différent, et nous vous tiendrons au courant si vous le souhaitez des éventuelles initiatives qui nous sembleraient aller dans ce sens.

Patrice Maniglier et Marcela Iacub."


Voici le texte de loi (déjà cité par ailleurs sur le site.

"Amendement 363 présenté par le Gouvernement.

Rédiger ainsi cet article :

L'usage du titre de psychothérapeute est réservé aux professionnels inscrits au registre national des psychothérapeutes.

L'inscription est enregistrée sur une liste dressée par le représentant de l'État dans le département de leur résidence professionnelle.

Sont dispensés de l'inscription les titulaires d'un diplôme de docteur en médecine, les psychologues titulaires d'un diplôme d'État et les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations.

21/01/2004
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