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Pratiques de la folie Singulier et/ou Collectif
Séminaire 2009-2010: "Singulier, Collectif"
Vendredi 19 février, 21h
100 rue de la santé
(amphi CMME)
75014 Paris
Jean-Claude Polack
Psychanalyste,
proposera une réflexion à partir du titre (actuel) du séminaire
SINGULIER et/ou COLLECTIF
A priori le terme de singulier est évidemment le plus équivoque et polysémique des deux. Une de ses significations implique le nombre, l’autre, la particularité, voire la bizarrerie. Le collectif et la « collectivité », sous la loi capitalistique du compte, sont généralement déclarés comme valeurs positives.
Les deux mots semblent déjà cristallisés par notre référence à la clinique, voire à la cure - type (« colloque singulier »). Aux confins de nos pratiques de la folie (libérales et « singulières », ou institutionnelles et « collectives ») et de notre exigence politique d’une anthropologie critique de la folie, la tentation reste toujours forte de recourir à des dualités fondatrices, qui arment ce que Chaumon, dans son limpide article pour La Criée, nommait des fictions.[1]
L’une de celles-ci serait la notion psychanalytique de Sujet, en tant que sa division (Moi-Je) essentiellement binaire, suppose une coupure avec l’Autre d’abord repérable dans l’ordre d’un discours, et plus précisément dans le champ de la parole et du langage.
Une autre est celle d’Aliénation. Certains d’entre nous insistent pour en distinguer fermement deux :
- L’une, sociale, très proche de l’orthodoxie hegeliano-marxiste, est rapportée aux surdéterminations historiques; ce serait comme le tribut payé par le singulier à la contrainte politique du socius, avec ses divers dispositifs ou agencements (Foucault)
- L’autre, psychopathologique, « transcendantale », serait moins hétéronome, et plus universelle dans l’espace et le temps de l’humain.
Pour Jean Oury, l’erreur la plus grossière, - celle de certaines « antipsychiatries », serait de les confondre, et de les amalgamer dans le fourre - tout d’une « production » sociale du sujet et de la folie. Mais la tache évidente qui nous incombe est de repérer les réseaux de liens,- les processus, qui en nouent les épreuves.
Si les termes de « Singulier » et « collectif » impliquent la notion de « Sujet », leur fausse opposition dialectique ne pourra être déconstruite que dans ce même mouvement de critique du Sujet individuel que la clinique psychanalytique n’a pas, à quelques exceptions près, encore développée.
Il faudrait alors soustraire le singulier et le collectif des problématiques du même, de l’identité et de la répétition.
La fiction d’un Sujet individué laisserait sa place à une subjectivité plus diffuse, irréductible aux totalisations unifiées de la personne, que celle-ci soit captive des images du Moi, ou structurée par les signifiants constitutifs du Je.
La production de subjectivité, quels qu’en soient les machinismes, - biologiques, techno-scientifiques, institutionnels, économiques, idéologiques, etc, concernerait des territorialités, strates et niveaux multiples, infra ou supra – personnels ; des micro et macropolitiques du Désir.
Le glissement conceptuel ajouterait alors la singularité (voire la singularisation) à l’unique du « singulier », la multiplicité et l’hétérogénéité à la pluralité du « collectif ».
Ces mots pourraient entrer dans des constructions pratiques et politiques nouvelles que la clinique de la psychose, ici et là, à commencé de faire éclore. A titre d’ exemple je propose qu’on s’intéresse à deux notions :
- celle du collectif, comme mode de transformation de « l’équipe soignante », en Psychothérapie institutionnelle.
- celle des agencements collectifs d’énonciation dans les hypothèses schizo-analytiques de Deleuze et Guattari. Un moyen, peut-être de sonder les folies du politique….
[1] « Du sujet comme fiction. » In Aux limites du sujet, Editions Eres 2006.