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Subjectivités 2005
Au fil des lectures quelques propos glanés ça et là qui offrent un éclairage sur les apports de la psychanalyse... Permettent de l'appréhender dans sa spécificité sans complaisance, avec un regard critique, tout en l'appréciant aussi bien que possible afin de la faire connaître ou de la (re)présenter le mieux possible . Malgré certains à priori et non sans parti-pris ... pour ceux qui l'aiment et ceux qui l'aiment moins...
Lus, ces propos de notre chère Françoise Giroud, pas tout à fait disparue. Elle s'exprimait sur les pédiatres mais ce qu'elle dit ici, reste d'actualité dans de nombreux domaines et particulièrement en psychanalyse... Il est probable que c'est son expérience qui les lui ait inspirés. C'était en janvier 2002 . Nous sommes en janvier 2005
"(...) La mélancolie du généraliste a de bonnes raisons. La plupart travaillent plus de 55 heures par semaine. Ils sont médiocrement rémunérés, on les dérange une fois sur deux pour peu de chose, parfois la nuit… Pourquoi hésiterait-on à les déranger ? A consulter ? C’est la Sécu qui paie. La Sécurité sociale, si précieuse par ailleurs, c’est ce qui a miné la considération que chacun avait autrefois pour « le docteur ». Remboursé, le don d’argent n’existe plus. Symboliquement, le médecin a inéluctablement perdu de sa valeur. Chacun ne vaut qu’à la mesure de ce qu’il vous coûte.(...)"
Remplaçons le "médecin" par le "psy"... la santé à la valeur qu'on lui donne!
Le contexte de ses propos sur
le Nouvel Obs, dans un dossier d'archives que l'hebdomadaire consacre à la médecine
Dans le même esprit, nous vous suggérons, sur le site, un témoignage
Justement, parlons-en... de l'argent et de la psychanalyse
Lus ces propos de Jacques Derrida, décédé en en octobre 2004, concernant la psychanalyse :
"(...) On n'évitera donc pas la question : qu'elle est la crise de la psychanalyse mondiale aujourd'hui ? ou encore, ou plutôt, quelle est la crise de la mondialisation pour la psychanalyse ? Quelle est sa crise spécifique ? Est-ce seulement, ce que je ne crois pas, une crisis, une crise passagère et surmontable, une Krisis de la raison psychanalytique comme raison, comme science européenne ou comme humanité européenne (pour faire plus que parodier le titre de Husserl) ? Est-ce donc une difficulté décidable et appelant une décision, un Krinein qui passerait là encore par une réactivation des origines ? Ces questions, on ne les entend qu'à supposer savoir ce qu'est ou veut être, aujourd'hui, spécifiquement, dans sa singularité irréductible, la psychanalyse ou la raison psychanalytique, l'humanité de l'homme psychanalytique, voire le droit de l'homme à la psychanalyse. A quels critères de reconnaissance se fie-t-elle ? et quant à la crise, ce savoir serait le savoir de se qui met la psychanalyse en crise, certes, mais tout aussi bien, de ce que la révolution psychanalytique met elle-même en crise. les deux choses paraissent d'ailleurs aussi indissociables que deux forces de résistance : résistance à la psychanalyse, résistance auto-immunitaire de la psychanalyse à son dehors comme à elle-même. C'est dans son pouvoir de mettre en crise que la psychanalyse est menacée et entre donc dans sa propre crise. Lorsqu'il est interrogé sur ce qui ne va pas dans une mondialisation qui commença au moins après la première guerre mondiale et dans de tels projets de droit international, dans de tels appels à l'abandon de souveraineté, à la constitution de cette Société des Nations qui préfigurait alors les Nations Unies dans son impuissance même à mettre fin à la guerre et aux exterminations les plus cruelles, eh bien, c'est toujours autour du mot "cruauté" et du sens de la cruauté que l'argumentation de Freud se fait à la fois le plus politique et, dans sa logique, le plus rigoureusement psychanalytique. Non pas que le sens du mot "cruauté" (Grausamkeit) soit clair mais il joue un rôle opératoir indispensable, et c'est pourquoi je fais porter sur lui la charge de la question. En recourant plus d'une fois à ce mot, Freud le réinscrit dans une logique de pulsions destructrices indissociables de la pulsion de mort. Il fait plusieurs fois allusion au "plaisir pris à l'agression et à la destruction" ( Die Lust an derr Aggression und Destruktion), aux "innombrables cruautés de l'histoire" (ungezählte Grausamkeiten der Geschichte), "aux atrocités de l'histoire" (Greueltaten der Geschichte),aux "cruautés de la sainte Inquisitions" (Grausamkeiten der hl. Inquisition). Se servant encore une fois comme dans Au-delà...du mot de "spéculation", ici associé à celui de "mythologie", il précise que cette pulsion de mort, qui travaille toujours à ramener la vie, par désagrégation, à la manière non vivante, devient pulsion de destruction quand elle est retournée, avec l'aide d'organes particuliers (et les armes peuvent en être la prothèse), vers l'extérieur, vers les "objets".(...)"
C'est dans Dans états d'âme de la psychanalyse, paru aux éditions Galilée, en 2000, à l'occasion des États Généraux de la Psychanalyse dont René Major eu l'initiative.
Une autre citation a retenu notre attention, nous l'avons proposée dans la revue de presse, dans une page qui rassemblent les réactions que suscita la disparition du philosophe:
Derrida, exit
Nous vous en donnons un avant-goût :
«(...) "psychanalyse" serait le nom de ce qui, sans alibi théologique ou autre, se tournerait vers ce que la cruauté psychique aurait de plus propre. La psychanalyse, pour moi, ce serait l'autre nom du "sans alibi". L'aveu d'un "sans alibi".(...)"
Lus,
Ces propos de Woody Allen dans une interview qu'il a accordé au Figaro, le jeudi 13 janvier 2005:
(...)
Le Figaro : Melinda et Melinda n'échappe pas à la règle. Il est, tout comme vos précédents films, très imprégné de psychanalyse. Est-il vrai que vous avez abandonné le divan ?
Woody Allen : Je n'ai pas abandonné la psychanalyse. Ce n'est pas une matière que l'on quitte en claquant des doigts (rires). J'y ai mis un terme il y a huit ans. Parce que ma vie va très bien. Je suis heureusement marié, j'ai deux adorables petites filles. Je ne me pose pas de questions.
Le Figaro : Qu'est-ce que vous a apporté la psychanalyse ?
Woody Allen : Elle m'a aidé à être beaucoup plus productif. Si je n'avais pas été en analyse, je n'aurais pas réalisé un film par an. Lorsque vous êtes obsédé par vos problèmes, inquiet, déprimé, vous n'arrivez pas à vous concentrer. Tous les matins, je partais de la maison à neuf heures et pendant une heure, je parlais, parlais, parlais de mes angoisses diverses et variées. Ensuite, je rentrais travailler, l'esprit allégé. Une séance de divan c'est comme une séance de gym. La psychanalyse a été mon entraîneur personnel.
Lue cette réponse que donne Emilio Rodrigué, psychanalyse argentin, exilé à Salvador de Bahia, au Brésil, où il exerce depuis trente ans - à la question : "Où mène une analyse ?"
"Nulle part, je ne sais pas où l'on va lorsqu'on commence une analyse. Le but, c'est de changer une personne afin qu'elle devienne quelqu'un d'autre. Freud, dans « Analyse terminable et interminable », écrit que l'analyse peut rendre l'homme neuf. Parler d'un « homme neuf » est questionnable. La personne change radicalement lorsqu'une analyse est bien faite. Le point fondamental de la cure, c'est l'association libre, qui représente une façon de penser ; elle opère des transformations inédites dans la pensée."
Archives etc 2005
ou dans la page du Point où elle est parue si elle est encore en ligne.
Lus,
Sur la liste
http://fr.groups.yahoo.com/group/psychanalyse/
ces propos de Richard Abibon sur l'amitié et la psychanalyse:
"(...) boui, il y en a eu, des amitiés, sur le chemin de Freud qui se sont lamentablement terminées... Breuer certes, et puis Fliess, et puis Adler, et puis Jung , et Reich, et Ferenczi... je pourrais en dire de même de mon propre parcours. Non décidemment rien n'est éternel, faut bien s'y faire. pas de gaîté de coeur, ça non."
La liste est privée mais ... ouverte. La citation étant minime et tout à son honneur, j'espère que Richard Abibon ne nous en tiendra pas rigueur... Nous le remercions.
Lus aussi,
ces propos de Jean-Paul Sartre, dans une interview proposée dans le quadre de la rubrique " Il y a quarante ans "Le Nouvel Observateur" mise en ligne par l'hebdomadaire sur son remarquable site internet:
"Le marxisme comme méthode critique et dialectique est précisément l'outil qui permet au mouvement de se comprendre et de se contrôler. Malheureusement, il se passe trop souvent - quand l'idéologie marxiste est officielle - la même chose qu'avec certains enfants de Freud dont j'ai lu les souvenirs. A les lire, on pourrait croire que jamais les comportements de leur père n'ont relevé de la psychanalyse. Lui appliquer la méthode analytique leur paraissait inconcevable: puisque c'est lui qui l'avait inventée."
L'ensemble du propos, intitulé, Sartre, l'alibi, est accessible en ligne sur le lien indiqué ci-dessus.
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Lus ces propos de Donald W. WINNICOTT dans L'Enfant, la psyché et le corps, traduit de l'anglais par Madeleine Michelin et Lynn Rozas.
Bibliothèque scientifique Payot, 1999, 360 pages, 160 F.
« Si un traitement psychanalytique peut apporter une aide concrète, c'est essentiellement parce que, quand il réussit, il permet au patient d'arracher un matériel douloureux au refoulement. Celui-ci peut alors mettre au service du plaisir de vivre et d'une existence constructive toute l'énergie qui servait au refoulement.
Lus, le 23 mars 2005, (comme si nous les avions entendus!) ces propos d'Elisabeth Roudinesco, tenus lors d'une conversation avec Philippe Grauer et dont l'ALP rend compte sur son le Forumpsy
"(...) Cette victoire ne suffit pas. Il faut maintenant tout remettre à plat et lutter pour l'abrogation de la loi comme l'a fort bien souligné Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste, qui a eu le courage — et je salue ce courage — de démontrer que cette loi est inapplicable et que les articles qu'elle contient sont contradictoires, ce qui « gèle » forcément — et c’est une bonne chose — la rédaction des décrets d’application. C'est à lui que nous devons — et à tous ceux qui se sont mobilisés à gauche et à droite je pense aussi à Jacques Ralite — d'avoir fait comprendre à l'opinion et à la classe politique que cette loi est une erreur et qu'il faut désormais repenser l'ensemble de la situation des quatre disciplines de manière juste et sans discriminer les uns aux détriment des autres.(...)"
La loi dont il s'agit, ci-dessus, est bien entendu le fameux article 52...
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Lus, à propos de l'évaluation, ces propos de Didier Kuntz, issu d'un mail qu'il nous a fait parvenir
"(...) La seule évaluation de la psychanalyse, c'est celle que fait l'analysant de ce qu'il y trouve, et ce même pas par rapport à ce qu'il y allait chercher. Il faut avoir l'honnêteté de dire que même son avis sur la question ne tranche pas la question; et alors on pourra évaluer la valeur de l'évaluation des TCC, comme celle d'un jugement acquis par le "malade inadapté" au cours de sa thérapie, comme le résultat d'un effet performatif de la cure, à ne pas confondre avec une amélioration de son état. Car c'est bien ce jugement qui se cache derrière les chiffres, avec les conditions de sa production.(...)"
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Lus, en septembre 2005, ces propos de Marie Darrieussecq, dans le cadre d'un interview accordé Elle, le magazine féminin, à l'occasion de la sortie de son nouveau livre "Le Pays"
(Marie Darrieussecq vient de dire (juste après une remarque concernant l'éducation de ses deux enfants) en riant "Quinze ans de psychanalyse pour en arriver là!"
Elle: La psychanalyse vous a-t-elle aidée à devenir écrivain?
La psychanalyse m'a aidée à faire de l'écriture mon métier. J'écris depuis que j'ai l'âge de 6 ans. Mes premiers manuscrits, avant Truismes, parlaient de ma familles, de trucs qui ne regardent que moi. Si j'avais été publiée à 17 ans, ça m'aurait tuée! Ou du moins, j'aurais peiné à m'en remettre. La psychanalyse m'a autorisée à m'oublier momi-même. j'ai canalisé ce problème qu'est le moi et, à raison de deux séances par semaine, je m'en suis débarrassée en tant qu'écrivain.
Elle: Aujourd'hui, en avez-vous fini avec la psychanalyse?
M.D. Non, cela m'intéresse toujours énormément. J'envisage même, mais dans longtemps, de prendre moi-même quelques patients. C'est une activité qui compléterait bien celle d'écrivain.
Elle: Les histoires de vos patients vous inspireront-elles des romans?
Jamais je n'utiliserai les histoires de mes patients! Deleuze disait: "Ecrire n'est pas un mode du dire, c'est un mode de l'écoute." C'est cette idée de devenir une chambre d'écho pour le monde . D'accueillir le monde dans une inspiration et de la ressortir dans un flux... Écrire, c'est écouter le bruit que fait le monde, capter ce qui ne peut se traduire que par l'écriture."
L'ensemble de l'interview est paru dans le numéro de Elle du 12 septembre 2005 M 01648 3115
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Lus, dans le Nouvel Obs du 1er au 7 septembre 2005 , le numéro qui fit tant de remous...
ces propos de Alain de Mijolla, dans le cadre d'un tête à tête orchestré par le journal, entre lui et J. Van Rillaer qu'il a eu l'amabilité d'accepter pour défendre une position avec talent. Habileté, et sans hargne, ce dont nous lui savons gré... tout en regrettant que ses propos aient rencontrés si peu d'échos... Quand d'autres alarmaient à l'excès...
"(...) C'est pourquoi je vous envie parfois d'avoir des croyances si fermes, des méthodologies si solides. Mes convictions sont moins confortables. À mes yeux, la psychanalyse, avec un petit p est un ensemble d'hypothèses sans cesse remises en question, très loin du culte d'une idole ou d'une discipline dressée comme un monument sur son socle. Ceux qui croient à la psychanalyse comme à un dogme finissent un jour par se rebeller contre elle, et ils se montrent aussi dogmatiques dans leurs attaques qu'ils l'ont été dans leur adoration. (...)"
et plus loin, dans le même cadre:
"(...) À mes yeux le problème de la preuve n'existe pas, c'est une notion primaire qu'il faut apprendre à dépasser. J'ai eu jadis l'envie de rédiger un libelle qui se serait intitulé "Contre Sainte-Preuve"! Quand j'écris un livre, que je suggère telle ou telle chose, je n'apporte ni ne demande des preuves . Je propose des exemples qui me semblent intéressants afin que le lecteur fasse son chemin. C'est ce chemin fait par le lecteur ou le patient qui peut éventuellement constituer une preuve, mais une preuve toute personnelle. La psychanalyse renvoie à l'individu et non à quelque approbation collective. L'individu est toujours seul, les théories freudiennes peuvent lui donner un bâton d'aveugle qui permet d'avancer dans la pensée, dans la recherche de sa propre histoire.
L'ensemble de l'interview, paru dans le numéro 2130 de l'Hebdomadaire, est consultable sur le site du Nouvel Obs .
Vous pourrez en trouver les références dans
Propos ... Psy Le livre noir de la psychanalyse
ainsi que les différentes réactions provoquée par la Une du journal peut-être encore plus que par son contenu!
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Lus, ces propos de François Roustang, recueillis par Aliette Armel, pour le Magazine Littéraire de Juillet-Août 2005 N° 2005, dans un dossier consacré à la paranoïa :
"(...) "Comment faire rire un paranoïaque?" Ce titre a été repris ensuite par mon éditeur qui l'a découvert dans une liste de mes conférences. Mais le texte publié dans l'ouvrage n'est pas celui de mon intervention qui aurait dû s'intituler: "Comment faire rire un psychanalyste?" Ce que j'attaquais, c'est la propension des analystes à avoir des certitudes, à s'adosser à une doctrine, au système de pensée de Freud, de Winnicott ou de Mélanie Klein. Se comporter ainsi, c'est aller à l'encontre de l'interrogation radicale posée par la psychanalyse. Et cette assurance de détenir la vérité, c'est la principale caractéristique de la paranoïa. Je cite souvent une phrase de Nietzsche: " Ce n'est pas l'incertitude qui rend fou, c'est la certitude." Si j'affirme une chose, je le fais sans certifier que demain je ne changerai pas, sous l'effet des interrogations venues du dehors: il n'y a pas une autre pensée. La rigidité est dommageable pour tout le monde! (...) "
La suite et le contexte du propos dans le numéro d'été 2005 du Magazine Littéraire.
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Lus, dans Elle, le 22 septembre 2005, ces propos de Christine Orban, dans le cadre d'un interview qu'elle a accordé au magazine féminin à l'occasion de la sortie de son livre "Deux fois par semaine"
Elle: " En quoi cela vous a-t-il aidé de voir un psy?
Christine Orban: "Deux fois par semaines, j'avais un lieu où déposer mon chagrin et mon secret. Un lieu où je pouvais enfin dire la vérité, où je pouvais m'effondrer. C'était devenu vital. Devant mon analyste, je pouvais aussi m'insurger: "Les mots d'un médecin ont brisé ma vie. Comment croyez-vous que des mots soient capables de réparer le mal fait par d'autres?" lui disais-je. Il me réglait comme une pendule. Je retrouvais chez lui un sens aux choses, à la vie, malgré le décalage entre la légèreté normale des gens de notre âge et ce que je vivais. (...) Il parlait peu, mais souvent pour dire des choses qui me soulageaient. (...) "
Elle: "Qu'est-ce qui vous a paru le plus difficile pendant ces séances?"
Christine Orban: "Dire. Dire ce que l'on n'a encore jamais dit. C'est comme explorer une forêt qu'aucun homme n'a traversée. On pouvait rester des séances entières bloquées sur un mot qui n'arrivait pas à se dire. Je n'avais jamais prononcé les mots que je prononçais devant lui: ceux qui nommaient la maladie. (...)
Elle: "Y a-t-il une séance qui vous a particulièrement aidée?
Christine Orban: " Oui, celle où il m'a dit: "On n'a pas besoin d'être malheureuse pour être efficace." Il avait compris que j'imaginais qu'en m'interdisant toute distraction et en me concentrant sur la tragédie de mon couple, j'aurais peut-être une chance... Quand lui qui disait si peu réagissait sur une de mes phrases et que ça tombait juste, cela n'avait rien à voir avec l'avalanche des paroles réconfortantes que j'aurais pu attendre d'une amie, rien à voir avec la consolation: c'était bien plus précieux. Je ressortais de chez lui ragaillardie et moins seule, j'avais à nouveau du courage. Alors que j'y allais souvent en me forçant."
(...)
Elle : "Qu'est-ce que cette première tranche d'analyse vous a appris ?
Christine Orban:"C'est beaucoup plus tard que je me suis aperçue de ses effets profonds: c'est une bombe à retardement... Avec le recul, elle m'a d'abord aidée à surmonter un grand traumatisme et à croire que je pouvais à nouveau aimer. Avant la mort de mon mari, il y avait eu celle de mon père et j'en étais venu à la conclusion que tous les gens que j'aimais mourraient et que donc il valait mieux ne pas aimer... Elle m'a aussi appris à ne pas juger les gens et à mieux les écouter. Je crois qu'elle ouvre une case en plus, et une fois qu'on y a "touché", on y revient toujours. Lorsque je repense au passé et que je suis triste, il m'arrive encore aujourd'hui de me réfugier dans le souvenir d'une de mes séances avec cet homme et de continuer à lui parler."
L'ensemble de l'interview est paru dans le numéro de Elle du 19 septembre 2005 M 01648 3116
Dans ce même du numéro de ce même magazine, qui par ailleurs propose un article amusant intitulé "la vie sans psy... c'est bien aussi" nous avons aussi retenu quelques paroles toute subjectives... de Michèle Laroque. (Il est vrai que dans l'idéal nous souhaiterions tous ne jamais avoir besoin ni de "psy" ni de médecins... On peut imaginer combien ce serait bien d'aller toujours bien!)
Elle: Le psychisme semble vous passionner...
Michèle Laroque: Oui, nous fonctionnons selon des "programmes" que nous héritons de nos ancêtres. Pour ne pas rester victimes de schémas dont on n'a même pas conscience, il faut avoir le courage d'affronter certaines vérités, de faire exploser certains non-dits pour se "déprogrammer", devenir une personne autonome, et savoir aimer. Je suis en plein dedans en ce moment.
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Ces propos que Michel Plon a tenus dans le cadre d'une bien belle interview, apaisée et apaisante, pacifiste et pacifiante, qu'il a accordée à Lucien Degoy, pour l'Humanité (le journal) du 26 septembre 2005
"(...) Il peut y avoir des imposteurs, des charlatans, comme dans tout métier. Le propre d’un analyste c’est d’être au clair avec ce qu’il a pu identifier de son désir d’analyste dans le cours de sa ou de ses propres analyses, avec ce qui, de son histoire, a pu le conduire à avoir le désir d’écouter des sujets en demande d’analyse. (...)"
"(...) Est analyste celui dont la présence, dont l’écoute et les interventions ne constituent pas des obstacles à ce qu’un patient puisse faire son analyse, c’est-à-dire se trouver lui-même, se rencontrer. Cela implique de la part de l’analyste la patience, la retenue, l’intérêt pour ce qui est en train de devenir, d’advenir dans une cure, et, partant, le respect absolu de la liberté du patient. Mais il faut aussi savoir qu’un analyste ne l’est pas nécessairement pour tout le monde, que le choix de tel ou tel analyste par un sujet est en réalité l’effet du transfert, sans lequel il n’y a pas d’analyse.(...)"
(L'actualité relève une fois de plus de l'éternel qu'elle ne cesse de révéler.... Signé le claviste)
L'ensemble de l'entretien : Pourquoi rallumer la guerre des "psys"? sur
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Revue de presse
Psychothérapies, élément d'un débat