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Attentat : pourquoi sommes-nous tous si fatigués ?
Depuis les attentats du vendredi 13 novembre, même sans être une victime ou un proche d'une victime, nous avons tous l'impression de nous traîner. Est-ce normal ? Les réponses de Virginie Meglé, psychanalyste et auteur de Le bonheur d'être responsable, vivre sans culpabiliser (éd.Odile Jacob).
Véronique Bertrant pour Santé Magazine le 18/11/2015
Santé Magazine
Depuis vendredi soir, c'est un constat : alors que nous ne sommes pas les victimes de ces attentats, nous sommes tous fatigués, las, sans entrain. Pourtant, nous sommes en vie !
Ce sentiment de grande fatigue est normal, et il ne faut pas en avoir honte. Il résulte du fait que nous avons l'impression que l'on ne peut pas lutter contre ce qui est arrivé, que l'on est impuissant, que l'on est "à terre".
Cette fatigue survient aussi parce que l'on s'aperçoit que les victimes des attentats sont des innocents et que, donc, cela peut nous arriver à nous aussi.
Un sentiment d'impuissance de l'adulte
Il y a également un sentiment de traîtrise qui engendre de la fatigue. On ressent un traumatisme collectif car on a été atteint dans notre sentiment d'appartenance à une collectivité qui a été ébranlée.
Il ne faut pas oublier, non plus, que cette impuissance de l'adulte que nous sommes aujourd'hui entre en écho avec l'insécurité du nourrisson désarmé que nous avons été à la naissance. L'effet de traumatisme qu'implique cette violence, et qui produit un état de sidération, ébranle notre sécurité intérieure. Cette inquiétude se traduit par un état de veille, nous ôtant tout sommeil réparateur.
Nous pouvons ajouter à cela, une grande agitation intérieure, dont on n'est pas forcément conscient, mais qui fatigue car notre pensée n'arrive pas à se poser.
Devant tout ceci, nous n'arrivons pas à nous accorder la moindre insouciance qui, pourtant, est régénératrice.
Plusieurs jours pour que la vie reprenne le dessus
Ce mal-être va mettre un certain temps à s'estomper, et il est important de marquer ce temps de deuil que l'on ressent à travers un sentiment de colère, de désespoir...
Plusieurs jours seront nécessaires pour que la vie reprenne le dessus. Mais elle ne reprendra pas tout à fait son cours d'avant. Un drame d'une telle gravité peut entraîner un changement dans notre vision de la vie, dans l'attitude que nous allons adopter.
Profitons de ce drame pour nous transformer, afin que cela bénéficie à l'ensemble de la société, et que les victimes ne soient pas mortes pour rien, mais qu'elles nous aient aidés à oser repenser notre vie. C'est au moins ce qu'elles nous auront donné, ce qu'elles nous auront appris.
En prenant soin de nous, en nous aimant davantage, nous aimerons mieux les autres.
Ne nions pas, ne refoulons pas notre souffrance, mais reconnaissons-la là où elle est. La refouler l'augmente et l'aggrave. N'ayons pas honte d'être en vie, car la honte rabaisse, et tout ce qui rabaisse provoque de la fatigue.
Osons pleurer, parler pour évacuer nos émotions, ce trop-plein.
Et surtout, prenons conscience de ce don de vie qui nous a été de nouveau accordé : on est sauf, il faut faire honneur à cette vie que l'on a gardée.
Santé Magazine