Chaque visage est le Sinaï d'où procède la voix qui interdit le meurtre - Lévinas

Abandon et sentiment d’abandon

Abandon et sentiment d’abandon
© Eyrolles Éditeur © Virginie Megglé

 

Guérir de la peur de l'abandon

Panser ses blessures affectives 

 

 

"Sentiment d'abandon, séparations douloureuses, frustration insoutenable,  sentiment d’insécurité ou d’infériorité, fusion, difficulté à « grandir  », les problèmes d’attaches relationnelles sont d’éternelle  d’actualité… Nous le constatons aujourd’hui à travers l’appréhension de  la jeunesse face à son avenir. La difficulté de certains à quitter le  domicile familial pour prendre leur envol ou, à l’opposé, les ruptures  conflictuelles auxquelles d’autres finissent par céder en sont des  signes évidents. L’éclosion des troubles alimentaires ou de multiples  addictions, également. 

 

Par ailleurs, les remerciements et les témoignages émouvants de lecteurs  nous confirment régulièrement le bienfait que leur a apporté l’approche  de « Couper le cordon » sur ce sujet. Le sentiment qu’ils expriment  d'avoir été entendus et compris, de s'être reconnus dans ces pages, d’y  avoir trouvé un réel soutien dans leur démarche thérapeutique ou de  développement personnel, ne peut que nous convaincre de la nécessité de  porter à nouveau cet ouvrage à l’attention du public. 

 

La psychanalyse, ayant mis la sexualité et les conflits intrapsychiques  au cœur de sa pratique, a longtemps ignoré les dépendances affectives et  les difficultés relationnelles qui en découlent.

Elle y a même sciemment tourné le dos, au profit des relations  œdipiennes et du développement de la personne en fonction de sa seule  sexualité. Bien sûr, l’un et l’autre  gardent toute leur importance, et  leur place reste essentielle dans l’étude de la psyché. Chacun a pu en  effet s'interroger sur l’ambiguïté des sentiments amoureux entre parents  et enfant, et il est indéniable que la sexualité se trouve à l’origine  de bien des symptômes. 

 

Cependant  ce n'est pas parce que la psychanalyse a refusé longtemps de prendre en  compte les problèmes relatifs à l'attachement, qu’il faut les négliger,  en termes de recherche psychanalytique. 

 

Considérer la possibilité de causes autres que sexuelles à certains de  nos symptômes, - et même à certains symptômes qui se traduisent sur le  plan de la sexualité, - ouvre un champ passionnant sur lequel la  psychanalyse, à l’écoute de l’inconscient, a tout intérêt à s’aventurer…

 

De même, se concevoir, en tant que personne dans le cadre de relations   familiales et en fonction de différentes interactions avec le milieu, et  non plus seulement comme une entité en proie aux seuls conflits  intrapsychiques, ne peut qu’enrichir une démarche thérapeutique. 

 

Je dirais même que la pratique psychanalytique souligne l'évidence  chaque jour d’une telle approche lorsque l’on veut bien renoncer à  certains préjugés pour se mettre à l'écoute de la souffrance. 

 

Elle ne cesse alors de nous apprendre - comme les témoignages évoqués  nous le confirment - que cette problématique de la dépendance autre que  sexuelle est au cœur de la souffrance humaine. 

 

Être à l'écoute de l'inconscient c'est se mettre à l’écoute des  dépendances affectives qui surgissent dès les premiers temps de la vie,   car ce sont elles qui se révèlent et appellent pour se faire entendre à  travers la parole et les rêves de nombres d'analysants.  Le fait de le  considérer nous est apparu indispensable.

Les difficultés – de part et d’autre - à couper le cordon entre parents  et enfants sont au cœur de notre difficulté à nous épanouir. Le prendre  en compte c'est se donner les moyens de l'autonomie. C'est aussi  envisager de nouer des rapports de dépendance plus heureux, quel que  soit le terrain sexuel, affectif, amical ou professionnel. 

 

Nous sommes tous dépendants, de l'amour comme de l'air, de la nourriture  comme de la reconnaissance. Il ne s’agit donc pas de rompre les liens  pour se condamner à la solitude mais de bien mener les séparations afin  de nouer de plus sereines relations. 

 

Certains d'entre nous souffrent plus particulièrement, consciemment ou  non, de dépendances douloureuses, et peinent plus que d’autres à  renoncer à ce qui les maintient dans la souffrance. Ils auront  l’impression de ne jamais pouvoir en sortir faute d’en connaître la  cause. C’est en priorité à eux que « Couper le cordon » s’adresse,  cependant tout lecteur, soucieux d’évoluer et de cheminer au mieux de  ses possibilités parmi les autres, y trouvera des pistes ou des idées,  autrement dit matière à avancer en terme d’harmonie et  de progression. 

 

Alors si vous vous interroger sur… 

 

 

Sur  les relations familiales et les phénomènes de transmission de  génération en génération... Sur la place du père aux côtés de la  mère...      Sur les relations maternelles et maternantes, étouffantes ou  fusionnelles … Sur la place du mort dans une fratrie…

 

 

Si  vous vous sentez concerné par les sentiments d'abandon ou de  culpabilité ; la difficulté à se séparer, et la peur aussi grande que le  désir d'y parvenir !

 

 

Si,  parfois, tiraillé entre sentiment d'impuissance et volonté de réussir,  impression de vide et de trop plein, de chute et de rechute, de fuite et  de répétition, vous vous posez des questions autour du manque et de la  déception…

 

 

Si  sensible à ce qu'il est coutume d'appeler le travail du deuil, vous  vous sentez concerné par les douleurs insensées qu'il réveille ou  occasionne. 

 

 

Si  enfin vous éprouvez le besoin et le désir de vous faire du bien, de  grandir... D'aimer, de vous aimer…Sans trop souffrir ni faire souffrir…

 

Ce  livre vous aidera à mieux comprendre vos fonctionnements intimes et  relationnels.  

Il vous encouragera à ne plus vous laisser submerger par  le sentiment d’abandon quand il vous rattrape ni par la crainte  d’avancer vers l’inconnu quand elle vous freine. Il vous incitera à  envisager les séparations non plus comme une perte irréversiblement  douloureuse ou un déchirement, mais comme l’ouverture possible sur un  monde nouveau pour vous. « L’autre » n’apparaissant plus alors comme la  source de toutes vos souffrances, mais comme celui (ou celle) dont la  différence permet de s’affirmer dans sa propre singularité. 

Le mode  fusionnel où l’un tend à effacer l’autre, cédant la place à un mode de  complémentarité et d’enrichissement personnel dans la réciprocité, on  s’autorise un avenir ; on s’accepte mieux et de ce fait on supporte  mieux l’expression de la différence entre soi et l’autre. 

 

Conçu comme une invitation à une recherche personnelle, - intime et  sociale - il se propose de vous aider à aller de l’avant, pour sortir de  la vaine spirale des funestes répétions et des peu valorisantes  régressions auxquelles nous condamnent, à notre insu, certaines attaches  mortifères.  

 

Apprendre à se dégager des souffrances indicibles du passé, à se  délivrer de leurs répercussions sur le présent, est la voix par  excellence d’une autonomie mieux assumée. Le sentiment de libération  progressive qui en découle permet alors de vivre les relations et les  problèmes qu’elles nous posent nécessairement, sur un mode plus apaisé,  plus apaisant. 

 

© Eyrolles Éditeur © Virginie Megglé

 

 

01/11/2024
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